La cartographie de l’amiante environnemental vise à réduire l’exposition de la population et des travailleurs aux fibres d’amiante provenant d’affleurements naturels. Par le biais de synthèses bibliographiques, d’échantillonnages sur le terrain et d’analyses en laboratoire, le BRGM réalise ainsi des cartographies établissant quatre niveaux d’aléa amiante.
8 novembre 2019
Amas de fibres flexueuses d’amiante naturel

Amas de fibres flexueuses d’amiante naturel (Haute-Corse). 

© BRGM - Didier Lahondère 

Le besoin 

Répondre aux enjeux de santé posés par les pathologies en lien avec l’environnement constitue un axe majeur pour le PNSE3 (3ème Plan national Santé Environnement ; 2015 > 2019). L’une des actions engagées vise en particulier à « poursuivre et exploiter la cartographie des zones amiantifères sur les zones à risque afin de réduire les expositions liées aux affleurements naturels d’amiante ». Les principales zones amiantifères en France métropolitaine sont localisées dans les sutures ophiolitiques de la chaîne des Alpes occidentales dont la Haute-Corse constitue le prolongement méridional. D’autres domaines géologiques sont également concernés par la présence de terrains amiantifères, comme les massifs cristallins externes des Alpes, le Massif Armoricain, la chaîne des Pyrénées, le Massif Central, le Massif des Vosges ou les Maures. Des affleurements d’amiante sont connus dans ces entités géographiques qui ont souvent fait l’objet par le passé de petites exploitations, il est toutefois nécessaire de mieux déterminer les zones à risque amiantifère. 

Les résultats 

Les expertises amiantifères initiées en 2009 ont montré que plusieurs lithologies pouvaient contenir des occurrences d’amiante naturel au sens strict, notamment des roches ultrabasiques et basiques plus ou moins métamorphiques. Ces roches possèdent parfois des amphiboles aciculaires très fines mais à habitus non asbestiforme définies comme étant des Particules Minérales Allongées (PMA). Les techniques analytiques du BRGM telles que le microscope optique polarisant, la microsonde électronique et le microscope électronique à balayage (MEB) ont permis, par le biais d’une caractérisation morphologique et chimique, de différencier des particules strictement amiantifères de PMA au sein de ces roches, mais aussi au sein de roches prélevées dans une centaine de carrières actives expertisées par le BRGM. Dans ce dernier cas, en complément des techniques analytiques, le procédé PIMAC, développé spécifiquement pour les matériaux de carrières par le BRGM, a permis de déterminer la capacité de libération et d’émission de particules amiantifères des granulats. 

L’utilisation 

Le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire dispose actuellement de cartographies d’aléa amiante environnemental couvrant différents secteurs de France Métropolitaine : les départements de l’Isère, des Hautes-Alpes, de la Haute-Corse, de la Savoie et de la Loire-Atlantique, ceux couvrant le Massif Armoricain et les Pyrénées, et bientôt six zones couvrant le Massif Central. Durant deux ans (2019 et 2020), le BRGM se consacrera à la finalisation de la cartographie de l’amiante environnemental en France Métropolitaine (Vosges, Cévennes, Deux-Sèvres, Les Maures…). L’ensemble de ces cartographies permet de localiser les zones à risque afin de prévenir la population et les travailleurs de la présence avérée ou potentielle d’amiante au sein de différentes entités géologiques. 

Les partenaires 

  • Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire - Direction Générale de la Prévention des Risques 
  • UNPG - Union Nationale des Producteurs de Granulats 
  • USIRF - Union Syndicale de l’Industrie Routière Française (pour le développement du procédé PIMAC)