Afin de répondre aux besoins de sécurisation de la ressource en eau exploitée à des fins d’alimentation en eau potable de la Métropole Européenne de Lille, le BRGM, avec la collaboration de l’Université de Lille, a mis en œuvre une étude couplant géophysique et hydrogéologie qui a permis de préciser le rôle hydrodynamique des failles de la Craie et les conséquences des hétérogénéités géologiques sur la chimie de l’eau.
23 octobre 2023
Lancement de l’acquisition des données électriques (Houplin-Ancoisne, 2020).

Lancement de l’acquisition des données électriques (Houplin-Ancoisne, 2020).

© BRGM - B. Maurice

Le besoin

La Métropole Européenne de Lille (MEL), en charge de l’approvisionnement en eau potable de son territoire, exploite des ressources en eau, et notamment la nappe de la Craie. Afin de mieux comprendre le rôle hydrodynamique des accidents tectoniques dans la circulation des eaux de la nappe de la Craie, la MEL et le BRGM, avec la collaboration de l’Université de Lille, ont engagé le projet Géo2020, combinant investigations géophysiques et étude géologique et hydrogéologique.

Les résultats

L’approche géophysique mise en œuvre s’est appuyée sur trois méthodes d’investigation : la gravimétrie, l’imagerie sismique et la tomographie de résistivité électrique. Les résultats obtenus par cette approche ont permis de montrer : 

  • la présence de failles majeures dans le socle affectant la craie séno-turonienne ; 
  • des discontinuités sismiques secondaires interprétées comme une fracturation intense de la craie ; 
  • que la faille majeure locale est une structure complexe en horst et graben ; 
  • que la présence de variations latérales de l’état de la Craie est un élément de compréhension de l’hétérogénéité de la chimie des eaux ; 
  • la présence d’une anomalie gravimétrique importante suggérant un effondrement lié à un endokarst profond, issu de la dissolution des évaporites viséennes. 

L’approche hydrogéologique a en parallèle montré qu’une baisse des niveaux peut jouer considérablement sur la capacité de l’aquifère à mobiliser l’eau qu’il contient si des fractures transmissives sont localisées au niveau de son toit.

Carrière de craie Lafarge, Yvelines

Nous travaillons depuis de nombreuses années avec les équipes du BRGM afin de mieux comprendre les écoulements de la Craie. Les outils créés et les informations obtenues nous ont apporté des connaissances précieuses. Du fait du changement climatique, de problèmes qualitatifs et du vieillissement de nos forages, nous avions besoin d’informations complémentaires et plus fines. Elles ont permis de mettre à jour notre contexte géologique et de redéfinir la gestion de notre production d’eau potable.

Aurélie Bouvet-Swialkowski, ingénieure en hydrogéologie, Métropole Européenne de Lille
Coupe de résistivité électrique dans la Craie des champs captants du sud de Lille (2021).

Coupe de résistivité électrique dans la Craie des champs captants du sud de Lille (2021).

© BRGM

L’utilisation

Les résultats obtenus dans le cadre de cette étude constituent un socle de connaissance pouvant être utilisé par la MEL afin d’orienter son choix de sites pour l’installation de nouveaux forages. Des préconisations pour évaluer au mieux les conditions hydrodynamiques et géochimiques de la nappe lors de la réalisation de nouveaux forages ont été proposées : diagraphie électrique pour distinguer l’épaisseur de la zone productrice de l’aquifère, diagraphie gamma-Ray pour déterminer la présence ou l’absence d’argiles, micro moulinet, mesure des paramètres physico-chimiques, essai de pompage.

Les partenaires

  • Métropole Européenne de Lille
  • Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences de l’Université de Lille