ERMES-ii-Rhin : un projet innovant pour surveiller la qualité de la nappe du Rhin supérieur
Système d'exposition d'échantillonneurs passifs de type POCIS.
© BRGM - Anne Togola
Enjeux et besoins
Le projet a pour objectif majeur d’accroître les connaissances sur des micropolluants à enjeu pour l’aquifère rhénan. Ces connaissances sont fondamentales pour adapter la lutte contre la pollution induite par ces composés. Elles sont le point de départ de l’évaluation des risques environnementaux et sanitaires associés et de l’engagement d’actions priorisées.
Résultats attendus
Le programme de travail repose sur 2 axes de travail principaux :
- un état des lieux global sur la présence de micropolluants dans la nappe du Rhin supérieur ;
- la caractérisation des apports de micropolluants dans les nappes d’accompagnement de cours d’eau récepteurs de rejets d’eaux usées traitées (site pilote).
Recherche de points de mesure sur le secteur du site pilote (février 2023).
© BRGM
Rôle du BRGM
En tant qu’établissement public de recherche, le BRGM apporte ses compétences et son expérience à travers plusieurs axes de travail, en particulier des techniques analytiques spécifiques, dont des analyses non ciblées par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse haute résolution (LC-HRMS) communément appelées "Non Target Screening". Il est également prévu le développement de stratégies de monitoring incluant la mise en œuvre d'échantillonneurs passifs, et de méthodes performantes de traitement des données permettant d'appréhender les variations spatio-temporelles des concentrations en micropolluants dans les milieux aquatiques, apportant ainsi plusieurs dimensions innovantes à la démarche. Il s’agit de lever certains verrous scientifiques sur les modalités de transferts des micropolluants vers les eaux souterraines et fournir des éléments d’aide à la décision aux gestionnaires de l’eau.
L’implication du BRGM porte plus particulièrement sur :
- la mise en œuvre d’analyses des données innovantes pour mettre en évidence des relations entre les résultats d’analyses et les pressions liées à l‘utilisation des produits chimiques, et le développement d'indicateurs de la qualité des eaux souterraines vis-à-vis des pesticides incluant les métabolites et autres polluants émergents, notamment ceux issus des activités domestiques qui transitent par les stations de traitement des eaux usées ;
- la réalisation de traçages chimique et isotopique le long du continuum hydrologique, la réalisation d’analyses non-ciblées, la mise en œuvre d’échantillonneurs passifs, ainsi que l’interprétation des résultats au regard du contexte hydro(géo)logique pour un site pilote français.
Partenaires
Le projet ERMES-ii-Rhin réunit les partenaires techniques et financiers tri-nationaux suivants :
- Agence de l’eau Rhin-Meuse (AERM France) ;
- Association pour la Protection de la Nappe Phréatique de la Plaine d'Alsace (APRONA porteur du projet France) ;
- Amt für Umwelt und Energie – Kanton Basel-Stadt et Basel-Landschaft (AUE BS et BL Suisse) ;
- Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM France) ;
- Collectivité Européenne d’Alsace (CEA France) ;
- Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL France) ;
- Hessisches Landesamt für Naturschutz, Umwelt und Geologie (HLNUG Allemagne) ;
- Landesanstalt für Umwelt Baden-Württemberg (LUBW Allemagne) ;
- Landesamt für Umwelt Rheinland-Pfalz (LFU Allemagne) ;
- Région Grand Est (RGE France) ;
- Struktur- und Genehmigungsdirektion Süd - Rheinland-Pfalz (SGD Süd Allemagne) ;
- ainsi que le Fond Européen de Développement Régional (FEDER Interreg).
Éléments d'historique de la démarche
En 2016, un inventaire transfrontalier de la qualité de la nappe rhénane a été mené dans le cadre d’un projet INTERREG V sur l’Evolution de la Ressource et Monitoring des Eaux Souterraines (ERMES) du Rhin supérieur sous la maîtrise d’ouvrage de l’APRONA (Association pour la Protection de la Nappe Phréatique de la Plaine d'Alsace). Ce projet a conduit à la réalisation de nouvelles campagnes d’analyses sur un grand nombre de substances comprenant les éléments majeurs et plusieurs autres familles de substances (produits phytosanitaires, solvants chlorés, …) sur environ 1500 points dont près de 700 concernaient la partie française de la nappe. Ce projet comprenait également un volet "polluants émergents" sur un nombre de points plus réduit (100 à 200 points selon les paramètres) et sur 183 substances émergentes au sens large.
L’implication du BRGM avait permis l’interprétation des résultats afin de les rendre opérationnels pour la mise en œuvre des politiques régionales et nationales de gestion des ressources en eaux souterraines (SDAGE et DCE notamment).
En 2022, la démarche se poursuit à travers ce nouveau projet, dans le cadre du programme INTERREG VI sur la période 2022-2025, qui vise à appréhender le transfert de micropolluants à travers différents compartiments (eaux de surface – eaux souterraines), afin de lever différents verrous scientifiques grâce à une approche innovante impliquant notamment la mise en place d’échantillonneurs passifs, et d’analyses non ciblées.
