Le BRGM contribue au dialogue science-société. A cette fin, il organise des réunions d'échanges en régions. En Bretagne, une réunion a eu lieu le 6 octobre 2016 à Pontivy.

En tant qu'établissement public de recherche et d'expertise, le BRGM contribue au dialogue science-société dans ses différents domaines d’activités. 

Des réunions de dialogue en régions avec les représentants des organisations non gouvernementales environnementales 

Les représentants du BRGM en régions organisent des réunions de dialogue avec les représentants du monde associatif sur des problématiques régionales liées à l'environnement dans les domaines d’expertise du BRGM qui ont déjà fait l’objet de publications. 

Ces réunions permettent d'établir un dialogue ouvert et constructif. Elles favorisent la mise en commun des savoirs, des "non-savoirs" et l’expression des attentes et des questionnements de chacune des parties, dans le respect d’une déontologie qui garantit la transparence et la confiance dans les échanges tout en préservant l’indépendance de jugement des uns et des autres. 

Résumé de la réunion du 6 octobre 2016 à Pontivy 

Sujet abordé 

Ressources en eaux souterraines en Bretagne et leur utilisation durable 

Caractéristiques et fonctionnement des eaux souterraines de Bretagne (localisation, caractéristiques des aquifères, usages, qualité, interactions avec les rivières, vulnérabilité, prélèvements, diffusion des données, etc.) afin d’apporter une vision synthétique et commune sur la ressource en eau souterraine de Bretagne. 

Date et lieu 

Jeudi 6 octobre 2016 à Pontivy (56). 

Programme 

  • Présentation des travaux du BRGM et des activités de la Direction régionale Bretagne 
  • Tour de table des attentes des participants 
  • Discussion autour de la thématique et des enjeux pour le territoire 

Participants 

13 participants issus des organismes suivants : 

  • Eau et Rivières de Bretagne ; 
  • VIVARMOR Nature ; 
  • CPIE Belle île en Mer ; 
  • Bretagne Vivante. 

Attentes et questionnements des participants, discussions 

Quelle est la contribution des eaux souterraines dans le grand cycle de l’eau ? 

Les eaux souterraines ont un rôle important dans l’alimentation du débit des cours d’eau, notamment en têtes de bassins versants. Cette contribution est souvent très mal connue et nécessiterait des investigations plus poussées. Le drainage des zones humides se poursuit encore dans certains secteurs alors que cette pratique est interdite. Par ailleurs, il n’existe pas d’inventaire sur les anciens dispositifs de drainage, ni de suivi sur l’impact des zones humides. 

Connait-on le volume d’eau nécessaire au traitement des matériaux pour l’industrie extractive ? 

Le recyclage de l’eau est maintenant généralisé dans les installations de traitement des matériaux, mais il reste néanmoins une part de consommation d’eau neuve. 

Les eaux souterraines contribuent à l’alimentation du débit des cours d’eau. Lorsqu’en été, les cours d’eau sont à sec, cela signifie-t-il que les eaux souterraines sont elles aussi taries ? 

Lorsque ces cours d’eau sont à sec, cela ne signifie pas pour autant que les eaux souterraines ne s’écoulent plus : dans la plupart des cas, les eaux souterraines s’écoulent en dessous du lit du cours d’eau. 

Les activités de carrières et d’extractions minières futures soulèvent des inquiétudes quant à leur impact sur l’environnement. 

Des procédés industriels existent  pour limiter ou éviter ces impacts. L’Administration assure le contrôle des opérations pour la protection de l’environnement. 

Qu’en est-il des anciens travaux d’exploration du BRGM de La Porte-aux- Moines ? 

Depuis le 13 mars 2014, le BRGM n’est plus responsable de la concession, les services de l’État ayant approuvé les travaux de remise en état et de mise en sécurité. L’État a repris la responsabilité du site. 

Pour autant, le BRGM a la responsabilité de l’entretien et de la surveillance du site de confinement (terril) qu’il a confié à sa filiale BRGM SA. Le confinement est clôturé, le terril est étanche et le pourtour et le tas ont été plantés d’arbustes. L’entrée de la descenderie des travaux d’exploration a été obturée. Cette galerie est située à 300 m au sud de la butte Saint-Michel. La nappe est subaffleurante comme en témoignent les nombreuses sources ; certains sondages servent de drains aux résurgences. 

Qu’en est-il des anciens travaux d’exploration du BRGM de Plélauff ? 

Il semble n’exister qu’un terril de matières stockées sur le site qui est en réalité ce que l’on appelle des haldes, c’est-à-dire un amas de matières issues du creusement des galeries (stériles rocheux). A la fin des travaux miniers d’exploration, le puits a été mis en sécurité avec les conseils des anciens inspecteurs des mines de l’époque. Il convient de signaler que l’absence de végétation n’est pas anormale dans la mesure où les haldes sont de nature rocheuse et ne sont pas surmontées de terre végétale. 

Quel est l’impact des travaux d’investigation menés dans le cadre des PERM sur les eaux souterraines? 

Si ces travaux sont faits dans les règles de l’art, leur impact sur les eaux souterraines devrait être minimal. 

Quelle est l’implication du BRGM dans l’instruction des demandes de PERM ? 

Le BRGM rappelle qu’il n’est pas aujourd’hui mandaté par les services de l’État pour expertiser les dossiers de demande de PERM déposés en Bretagne. Ceci est du ressort de l’administration. 

Lorsqu’un forage de plus de 100 m est réalisé, ne faudrait-il pas rendre obligatoire la réalisation d’un piézomètre de suivi ? 

En fonction du volume prélevé, un dossier de déclaration ou d’autorisation doit être constitué et est soumis à l’instruction des services de la Police de l’Eau (DDTM). Si l’ouvrage sert à prélever de l’eau, et que le volume prélevé est supérieur à 1000 m3/an, il est alors soumis à la Loi sur l’Eau. 

Quelle est la profondeur maximum d’un forage en Bretagne ? 

En contexte géologique de socle, des forages d’eau ont atteint près de 300 m de profondeur (départements 35 et 29). En contexte sédimentaire (bassin du Sud-Ouest de Rennes), un forage a été réalisé jusqu’à 675 m de profondeur. Cependant, de nombreux ouvrages de prélèvements ne sont pas connus ou identifiés dans les différentes bases de données existantes. Ces prélèvements sont parfois très impactants dans les têtes de bassins versants et lorsque des bilans besoins/ressources sont réalisés (y compris par les SAGE), il est très difficile et parfois même impossible de disposer de données de prélèvements fiables et exhaustives. Les prélèvements peuvent accentuer l’intensité et allonger la durée des étiages, notamment dans un contexte de changement climatique. Le CESER de Bretagne vient d’ailleurs de publier une étude prospective sur l’évolution de la ressource en eau d’ici 2040, cette initiative est très positive. 

Quel est le suivi de la qualité des eaux souterraines ? 

L’agence de l’eau Loire-Bretagne est en charge du réseau de suivi de la qualité des eaux souterraines du bassin. Elle dispose d’une cinquantaine de points sur lesquels elle réalise des campagnes régulières. Elle procède également à la réalisation de campagnes exceptionnelles (nombreux paramètres analysés, y compris les substances médicamenteuses, vétérinaires et/ou à usage humain). Le suivi annuel régulier est adapté en fonction des résultats obtenus. Ces résultats sont disponibles (y compris en export des données brutes) sur le site ADES

Quel est le temps de renouvellement des eaux souterraines ? 

Les actions de boisement dans les périmètres de protection des captages souterrains ont permis de mettre en évidence des chutes de concentrations en nitrates beaucoup plus rapides que prévues (70 mg/l à 25 mg/l en une dizaine d’années). La réduction des teneurs en nitrates est également accentuée en Bretagne par les phénomènes de dénitrification autotrophe dans les forages profonds (oxydation de la pyrite présente dans les roches). 

Échange et communication des travaux réalisés par les SAGE  

Il apparait nécessaire d’améliorer les interactions BRGM-SAGE. Pour information, plusieurs SAGE sont représentés dans le Comité de Pilotage du projet SIGES Bretagne