Le BRGM et l'Ifremer renouvellent pour 4 ans leur accord de coopération, pour mieux comprendre les échanges Terre/Mer et protéger les populations.
8 juillet 2020
Mise à l'eau d'une station sismique sous-marine

Mise à l'eau d'une station sismique sous-marine (MICROBS de l'Ifremer) par les marins du Marion Dufresne, lors de la campagne océanographique MAYOBS2 à Mayotte. 

© BRGM - Anne Lemoine 

Mieux anticiper l’évolution des interfaces entre milieux terrestres et marins : c'est l'objectif du nouvel accord de coopération conclu pour 4 ans entre le BRGM et l'Ifremer. 

Cinq domaines majeurs structureront les travaux de ces quatre années à venir : 

  • la participation aux programmes nationaux et internationaux en géosciences, 
  • les études d’océanographie côtière,
  • l’évaluation des effets du changement climatique sur les systèmes littoraux,
  • l’étude du continuum Terre-Mer,
  • le développement de systèmes d’informations géo-scientifiques.

L’effet des évènements climatiques extrêmes sur les milieux naturels seront particulièrement étudiés, ainsi que l’impact des actions anthropiques sur le littoral et la gestion des risques pour rendre les populations exposées plus résilientes. L’acquisition nécessaire des connaissances sur la géodynamique des fonds et du sous-sol marins sera poursuivie. Par ailleurs, les deux établissements ont la volonté de resserrer leurs liens par des collaborations très structurées dans la production et la gestion des données, les systèmes d’information et les infrastructures. Enfin les travaux communs en géochimie et métrologie seront poursuivis en considérant toute la chaîne d’acquisition des données, depuis la conception des mesures jusqu’à leur diffusion et aux services associés, en passant par le développement technologique, l’analyse et le traitement des informations recueillies. 

 Campagne océanographique MAYOBS2 à Mayotte pour étudier le nouveau volcan sous-marin

A l’exemple de la réussite des opérations communes sur le volcanisme de Mayotte où l’urgence était présente, notre collaboration avec l’IFREMER doit pouvoir mobiliser nos efforts sur les effets du changement climatique, de l’érosion et de la résilience des milieux habités, sachant que plus de 50 % de la population mondiale vit sur un domaine littoral de plus en plus exposé.

Michèle Rousseau, présidente du BRGM

Les relations partenariales qui lient le BRGM à l’IFREMER sont anciennes, le premier protocole d’accord remontant à 1971 pour l’installation d’une antenne du BRGM au centre IFREMER Bretagne. Depuis, cette collaboration s’est concrétisée par de nombreuses actions et réalisations dans les différents domaines où les expertises respectives des deux établissements sont complémentaires et synergiques. Dans le cadre de ce nouvel accord-cadre quadriennal qui fait suite à celui de 2013, le BRGM et l’IFREMER poursuivront leurs actions communes pour le développement de la recherche appliquée aux domaines marins et littoraux. 

Par exemple, dans le cadre du projet AQUAREF, les établissements partenaires (avec l’Ineris, INRAE et le LNE) continueront d’élaborer des règles en matière de prélèvements, de mesures et d’analyses de l’eau, et ils représenteront la France dans les groupes d’experts techniques européens. Le BRGM et l’IFREMER sont également engagés de concert avec d’autres instituts dans les missions scientifiques MAYOBS, qui visent à mieux comprendre l’évolution du vaste phénomène sismo-volcanique qui affecte l’île de Mayotte. 

Autre projet en cours réunissant notamment l’IFREMER et le BRGM, SURIMI est destiné à effectuer des mesures très régulières de quatre éléments métalliques dans l’eau, via la conception et l’installation de capteurs de pointe robustes et fiables ; il permettra à la fois de mieux détecter des pollutions en eau douce mais aussi d’analyser la dynamique des rift sous-marins dans les océans.

Campagne à la mer MAYOBS (mai 2018) sur le Marion-Dufresne, au large de Mayotte

Nos deux établissements possèdent des expertises complémentaires sur des sujets d’intérêt partagé, par exemple sur l’exploration des ressources minérales pour la transition énergétique : le BRGM a une expérience sur l’évaluation des ressources terrestres et les impacts environnementaux des procédés de traitement tandis que l’IFREMER en a une sur l’exploration de ces ressources en mer. Leur combinaison doit nous permettre de construire en commun des projets de recherche pour répondre aux interrogations de l’Etat sur les enjeux liés aux ressources minérales marines.

François Houllier, président de l’Ifremer

Le nouvel accord-cadre prévoit également la possibilité d’échanger des personnels entre les deux établissements, via notamment l’accueil de doctorants, post-doctorants et stagiaires sur des projets communs.