Réduire la teneur en nitrates des eaux destinées à la consommation : avec le projet Trainit, le BRGM a ouvert une voie très prometteuse.
1 septembre 2012
Image au microscope électronique à balayage d'hydroxydes doubles lamellaires.

La fabrication artificielle de minéraux à forte capacité d'absorption permet de fabriquer des pièges à nitrate. Image au microscope électronique à balayage d'hydroxydes doubles lamellaires élaborés au BRGM. 

© BRGM - Claire Bény 

La dégradation des eaux souterraines destinées à l'alimentation en eau potable résulte de multiples facteurs. Parmi ceux-ci, les intrants d'origine agricole occupent une place prépondérante, avec pour résultat des teneurs en nitrates qui dépassent de plus en plus fréquemment les normes fixées pour la préservation de la santé humaine (50 mg/litre). 

Des procédés de dépollution 

L'impossibilité – au moins à court terme – de faire baisser ces teneurs par des actions en amont, a suscité la mise au point de procédés biologiques ou physicochimiques de dépollution, mais qui restent lourds et coûteux. 

Une forte réduction de la charge polluante 

Avec Trainit, c'est une nouvelle voie que le BRGM, cofinancé par la région Centre et en partenariat avec l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans et la Lyonnaise des eaux, a ouvert sur cette problématique. 

En étudiant puis en développant  un nouveau procédé de traitement fondé sur l'utilisation de matériaux de synthèse  de type hydroxydes doubles lamellaires, il a mis en évidence la capacité de ces composés à piéger les nitrates dans les eaux, et à faire baisser la charge polluante dans des proportions considérables : de 48 mg/litre à 8,3 mg/litre après traitement dans une eau prélevée sur le captage de la Tête Noire à Saran (nappe de Beauce, Loiret). 

Le principe du procédé repose sur la capacité de ces matériaux, par échange anionique, à piéger dans leur structure les anions nitrates. 

Une voie très prometteuse 

Si une optimisation de ce procédé de "capture" demeure nécessaire avant une mise en œuvre industrielle - pour sélectionner des matériaux présentant une affinité optimale aux anions nitrates -, les voies ouvertes sont très prometteuses. 

Car sur le même principe, de nombreux composés, notamment médicamenteux, dont la présence dans les eaux commence à poser problème, pourraient eux-aussi être piégés par des hydroxydes doubles lamellaires.