L’eau est devenue une préoccupation majeure pour les territoires, c’est notamment le cas pour l’Agglomération du Grand Belfort (AGB), concernée par des épisodes de sécheresse de plus en plus longs et fréquents. L’AGB a donc entrepris de rechercher une nouvelle ressource afin de renforcer et diversifier sa capacité de production en eau potable.
31 octobre 2023
Jaugeage de la Douce par ultrasons à effet Doppler (Bermont, 2022).

Jaugeage de la Douce par ultrasons à effet Doppler (Bermont, 2022).

© BRGM

Le besoin

A l’issue d’une étude bibliographique préliminaire, réalisée par le BRGM, l’aquifère des calcaires du Jurassique a été identifié comme une ressource en eau potentielle. L’AGB a donc sollicité à nouveau le BRGM pour caractériser plus en détail cet aquifère et son potentiel.

Les résultats

Afin de délimiter les aquifères et d’identifier les structures géologiques propices à la circulation d’eau souterraine, une cartographie géologique des calcaires a été réalisée. L’étude géologique a ainsi permis de distinguer la présence de calcaires affleurants et de calcaires sous couverture, formant un vaste synclinal à fond plat. Ces calcaires sont impactés par des failles qui favorisent l’infiltration des eaux de surface lorsqu’ils ne sont pas recouverts de terrains imperméables. L’altération/dissolution de la roche qui forme des cavités de tailles décimétrique à métrique témoigne de ces infiltrations et de la présence probable de karst.

En parallèle, l’étude hydrogéologique des calcaires affleurants, menée à partir de mesures sur le terrain (mesures de débits et de la conductivité des sources et des cours d’eau), a confirmé les résultats des investigations géologiques. Les mesures réalisées indiquent en effet des zones de pertes des cours d’eau à proximité de réseaux de failles et une forte variabilité des débits entre les basses et hautes eaux, caractéristiques des contextes karstiques.

La nappe des calcaires affleurants est sensible aux variations météorologiques et aux pollutions de surface, fragilisant sa pérennité d’un point de vue quantitatif et qualitatif. Elle semble donc moins intéressante que les calcaires sous couverture, où la nappe d’eau est potentiellement plus résiliente aux épisodes de sécheresse et mieux protégée contre les pollutions de surface. Les résultats de l’étude ainsi menée tendent donc à privilégier les calcaires sous couverture pour la poursuite du programme de recherche de nouvelles ressources en eau.

Reconnaissance géologique du Pont sarrazin (Vandoncourt, 2021).

Notre nappe est fragile, surtout en période d’étiage, et nous manquons régulièrement d’eau. Nous avons donc besoin de diversifier nos ressources et de sécuriser notre approvisionnement en eau potable. Nous avons sollicité le BRGM afin d’obtenir une connaissance plus fine de notre aquifère et de son potentiel. Grâce à cette étude et à l’expertise des équipes du BRGM, nous allons pouvoir réaliser des forages de reconnaissance, courant 2024, en espérant qu’ils soient fructueux.

Antoine Burrier, directeur Eau et Environnement de Grand Belfort Communauté d’Agglomération

L’utilisation

Des investigations complémentaires (campagne géophysique de sismique réflexion) ont été dimensionnées à partir des résultats de cette étude. Ces nouvelles données permettront de préciser la géométrie et la structuration des calcaires sous couverture en alimentant la construction d’un modèle géologique 3D. Ce modèle permettra ensuite de définir l’implantation de futurs forages de reconnaissance.

Les partenaires

  • Communauté d’agglomération du Grand Belfort