Le BRGM a participé à un rapport de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies sur les stratégies d’utilisation des ressources du sous-sol pour la transition énergétique française.
24 juillet 2018
 Tas de sel dans le salar d'Uyuni, désert de sel et plus grand gisement mondial de lithium

Tas de sel dans le salar d'Uyuni, désert de sel et plus grand gisement mondial de lithium (Bolivie, 2012). 

© Vladimir Melnik – Fotolia 

Pierre Toulhoat, directeur général délégué du BRGM, a pris part à un groupe de travail mis en place par l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies sur l’utilisation des ressources du sous-sol pour la transition énergétique. 

Ce groupe vient d’émettre un rapport visant à conseiller les pouvoirs publics, dans la perspective d’une exploitation éventuelle des ressources en métaux rares du sous-sol terrestre et marin français (en France métropolitaine et en outre-mer). 

Des incertitudes sur l’approvisionnement en matières premières minérales pour la transition énergétique 

La transition énergétique soulève de nombreuses incertitudes quant à l’approvisionnement en matières premières indispensables à la production d’énergies renouvelables, aux nouvelles utilisations d’énergie (voitures électriques) comme au stockage de l’énergie. La demande de matières premières augmente d’ores et déjà fortement à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse de matériaux traditionnels (fer, béton, cuivre, etc.) ou de matières peu utilisées jusqu’ici (métaux rares). 

Cette évolution, qui concerne tous les pays développés comme en développement, entraîne des risques d’instabilité des cours, de monopoles de certains producteurs, ou encore d’exploitations minières mal maîtrisées dans certains pays. 

Des recommandations pour une exploitation éventuelle des ressources françaises en métaux rares 

Le rapport de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies dresse un bilan des besoins de matériaux liés au programme énergétique de la France. Si les risques de pénuries sont peu probables, des tensions sur les prix, qui pourraient avoir des conséquences négatives pour l’économie française, doivent être anticipées. 

Les deux académies considèrent que la transition énergétique peut constituer une opportunité de développer la recherche, l’industrie extractive et l’industrie des énergies nouvelles en France. Les recommandations présentées dans le rapport vont dans ce sens et portent sur les objectifs suivants : 

  • anticiper les tensions éventuelles, 
  • connaître les ressources de la France, 
  • soutenir la transition énergétique par les technologies appropriées, 
  • tirer un avantage industriel de l’engagement dans la transition énergétique, 
  • adapter le cadre législatif et réglementaire. 

Ressources minérales : l’expertise du BRGM 

Opérant une veille mondiale sur les matières minérales, le BRGM est au premier rang des recherches sur la connaissance des flux et stocks des métaux à enjeux à l’échelle française et européenne. 

Ses travaux portent sur tous les aspects de la connaissance et de la gestion des matières premières (économie, évaluation des réserves, cycle de vie des substances, expertise des sites, maîtrise des processus), pour contribuer à la sécurité des approvisionnements. 

Porteur à l’international du concept de "mine responsable", il développe de nouvelles méthodes d’exploration et de traitement, moins intrusives et plus respectueuses de l’environnement. 

Des études sur la criticité des métaux stratégiques 

A la demande du ministère en charge des mines et des matières premières, le BRGM réalise depuis 2010 des monographies et des fiches de criticité relatives à des métaux potentiellement stratégiques pour l'économie française. Ces travaux sont mis à disposition sur le portail français des ressources minérales non énergétiques Minéralinfo. Ils ont également alimenté la dernière note de position sur la criticité des métaux pour l'économie française du Comité pour les métaux stratégiques (Comes), dont le BRGM est membre. 

Le service géologique national a également participé à une étude prospective sur les matériaux critiques menée avec le Forum Mondial des Matériaux (WMF), les cabinets Mc Kinsey et CRU Consulting, et présentée en juin 2018 lors de la 4e édition du WMF.