Pour concevoir et mettre sur le marché un détecteur d’amiante dans les matériaux, le BRGM, suite à une invitation du CNRS, a effectué des expérimentations en conditions proches de l’impesanteur grâce aux vols paraboliques du CNES.
3 mai 2018
Expérience Zéro-G du CNES avec le BRGM

Dans le cadre de la campagne Zéro-G du CNES le 28 mars 2018, les scientifiques du BRGM et du CNRS ont pu bénéficier de conditions proches de l’impesanteur pour réaliser leurs expériences.

© Novespace - Nicolas Courtioux

Le projet LOAC-AMIANTE, mené par le CNRS, le BRGM et la PME MeteoModem dans le cadre du PRDA (Plan Recherche et Développement Amiante), doit conduire à la mise sur le marché d’un détecteur d’amiante dans les matériaux.

Pour effectuer certaines expérimentations dans le cadre de ce projet, une équipe conjointe du BRGM et du CNRS a pris place à bord du dernier vol parabolique du CNES. Dans le cadre des campagnes Zéro-G, les scientifiques bénéficient, à bord d’un Airbus A310, de conditions proches de l’impesanteur pour conduire leurs expériences scientifiques et techniques.

LOAC-AMIANTE : une innovation pour mieux détecter l’amiante

L’objectif du projet LOAC-AMIANTE est de coupler le procédé PIMAC du BRGM, qui permet d’identifier les fibres d’amiante potentiellement libérables dans un matériau, avec un détecteur LOAC®. Inventé et développé par le laboratoire LPC2E du CNRS, et commercialisé par la société Météo Modem, ce détecteur d’aérosol fonctionne sur le principe physique de la diffusion lumineuse pour détecter les poussières au sol et jusqu’à la stratosphère.

Airbus A310 Zéro-G du CNES

Xavier Bourrat et Cédric Duée du BRGM, invités par Jean-Baptiste Renard (non présent sur la photo), directeur de recherches au CNRS, ont pris place à bord de l’Airbus A310 Zéro-G du CNES (de gauche à droite : Xavier Bourrat, Vincent Duverger et Benoît Couté du LPC2E, Cédric Duée.

© BRGM - Cédric Duée

Des expériences en conditions proches de l’impesanteur

Les premiers tests de faisabilité en laboratoire ont été un succès. Afin de pousser plus loin les expériences, les conditions exceptionnelles offertes par les vols paraboliques du CNES (voir encadré) ont permis de mettre les particules analysées en lévitation, quelle que soit leur taille et leur densité.

Deux instruments du laboratoire LPC2E du CNRS ont été utilisés lors de cette campagne. Le premier utilise le visible et permet d’obtenir des courbes de polarisation et les courbes de radiance (ou brillance) pour un nuage de particules sans orientation privilégiée (grâce aux conditions proches de l’impesanteur). Le deuxième effectue les mêmes mesures mais dans le proche infrarouge. Ces instruments peuvent être utilisés en vols paraboliques pour les particules relativement lourdes et en laboratoire pour les particules légères.

Un pilote d’exception lors de ce vol, l’astronaute Thomas Pesquet

Thomas Pesquet, astronaute français de l'Agence spatiale européenne mais également pilote d’essai qualifié pour le pilotage des vols paraboliques, faisait partie des pilotes de ce vol, le 28 mars 2018 à Bordeaux.

Caractéristiques des manœuvres paraboliques

Caractéristiques des manœuvres paraboliques.

© Novespace/CNES

Le vol parabolique, comment ça marche ?

Les vols paraboliques de Novespace, filiale du CNES, sont effectués à bord d’un Airbus A310 et embarquent chacun une douzaine d’expériences scientifiques et techniques. Ils permettent d’obtenir des conditions dites de micropesanteur, soit une pesanteur extrêmement réduite (0,02 g) mais pas nulle.

La parabole se décompose en 3 temps. L’avion accélère jusqu’à environ 830 km/h, puis il se cabre progressivement jusqu’à plus de 50° en hyperpesanteur (1,8 g). Les trois pilotes lui font alors décrire une trajectoire parabolique. Pendant 20 secondes tout l’avion est en impesanteur : les expériences scientifiques peuvent commencer !